Conçue dans ma bergerie en bordure des prés-salés à St-Germain sur Ay, ma collection d'accessoires en laine d'avranchine privilégie les petits modèles afin de rester accessible : tour-de-cou, bandeau, mitaines, trousse et pochette, avec des fonctionnalités choisies en fonction de mes propres besoins : se protéger les oreilles des embruns, couvrir le cou de mon fils, arborer une pochette d'ambiance hivernale,...
Je ne tricote pas moi-même mais je finalise à la main chaque pièce unique, en brodant, doublant, cousant ou créant des boutons. Je m'inspire pour cela de la richesse de la nature sauvage qui m'entoure : prés-salés, landes et littoral.
De nos jours, le processus technique de valorisation de la laine française est devenu un véritable parcourt du combattant, presque un acte militant pour défendre une filière artisanale menacée !
Après la tonte, une fois par an, les toisons sont soigneusement triées et mutualisées avec d'autres éleveurs d'avranchines. Le plus pointu d'entre nous, Patrick Sastre (à l'initiative de la relance de ce processus) centralise l'envoi de la laine en laverie puis en filature, et enfin la teinture et la mise en pelote. Les filatures ayant presque toutes fermé en France, notre laine part ainsi dans la Creuse, patrie du mouton, où ce savoir-faire ancestral a été préservé.
Nous ne sommes pour l'instant qu'une poignée d'éleveurs à mettre en valeur notre laine, mais nous tenons bon car historiquement, la laine était valorisée dans chaque ferme comme une denrée précieuse : elle était vitale dans l'habillement et le textile au quotidien, et toutes les femmes savaient la travailler.
La toison du mouton reflète son état de santé général, c'est son premier mode de protection extérieur, et chaque race présente une laine légèrement différente. Certains types de toison sont plus indiqués pour faire de la laine feutrée, des tapis ou du rembourrage, mais celle du l'avranchine, par sa douceur et sa finesse (la deuxième plus fine des races françaises après le Mérinos) se prête particulièrement à un usage en textile porté à même la peau.
Cela nous apparaît encore plus nécessaire dans le cas d'une race locale menacée comme le Mouton de l'Avranchin, dont il ne subsiste que 1500 animaux, car sa haute réputation d'antan était autant basée sur la qualité de sa laine que sur sa valeur gastronomique !
Si la plupart des Moutons de l'Avranchin ont une laine blanche, certains animaux naissent avec de la laine noire. Plus solide que la blanche, elle était adaptée à la confection de chaussettes ou coudières et les éleveurs ont toujours précieusement gardé quelques moutons noirs dans leur troupeau. Cette laine noire, dite "burel", est aujourd'hui particulièrement recherchée dans la filière lainière car elle permet de varier les couleurs sans ajout de teinture.
Où trouver mes accessoires en laine d'avranchine ?
- à Lessay, un grand et alléchant magasin de produits terroirs locaux : http://www.jambons-lessay.com/
- à Regnéville-sur-Mer, dans l'ancienne gare, l'exquise boutique déco / vintage l'Atelier de la Gare : chezcarya.blogspot.fr/2012/10/latelier.html
- dans la baie du Mont St-Michel, à l'Ecomusée de la Baie (Vains / St-Léonard) qui valorise l'univers des prés-salés : http://www.musees-basse-normandie.fr/musees-normandie-musees/musees-musees-normandie-actualites.php?idm=98
- dans ma bergerie à St-Germain sur Ay, sur rendez-vous. J'y suis tous les jours, et organise parfois des "portes ouvertes", goûters fermiers ou petits évènements culturels ! (dates et thèmes mis en ligne régulièrement)
neveu 03/04/2020 17:32
neveu 03/04/2020 17:29